POUR UN REGARD INTERNATIONAL SUR LA POLLUTION CHIMIQUE
L’initiative de l’Académie de l’Eau
Consulter le site http://gpcpe.org/
" Global Panel on the Chemical Pollution of the
« International Panel on the Chemical Pollution of the Environment (IPCPE) »
« Groupe international d’étude de la pollution chimique de l’environnement (GIEPE Chimie) »
Le besoin d’un réseau international d’évaluation de la pollution chimique de l’environnement - Les économies contemporaines utilisent un nombre croissant de produits issus de l’industrie chimique dans tous les domaines. Elles sont devenues «chimio-intensives». Selon les administrations européenne et américaine, environ 140 000 produits chimiques sont commercialisés sur le marché mondial, dont près de 8 000 représentent les plus usuels. Ces produits vont des nouveaux dérivés halogénés aux nano-particules, aux plastifiants, etc., d’origine anthropique qui après usage contaminent la planète depuis les années 1950.
Cette abondance entraîne une complexité qui défie l’analyse : multiplicité des familles chimiques et de tous leurs métabolites et produits de dégradation, des usages, des effets biologiques (génotoxicité, perturbation endocrinienne, antibiorésistance) et des impacts sur la faune et la flore (cancers, altération du système immunitaire, troubles de la reproduction et du développement, malformations...).
Ces impacts environnementaux et sanitaires sont jugés préoccupants sur tous les continents. Les animaux vivant dans les zones les plus reculées, en principe protégés des activités humaines, sont contaminés par les molécules à effet bioaccumulateur qui remontent toute la chaîne alimentaire mondiale sans souci des frontières ni des distances.
S’il n’est pas question de nier l’apport de l’industrie chimique et pharmaceutique à la société contemporaine, ni d’oublier que la chimie est, somme toute, la science de la matière, force est de constater que le rythme de création et de diffusion des molécules artificielles de synthèse dépasse largement celui de la connaissance de leurs impacts sur l’environnement. Les sociétés ont conscience de la pollution chimique, mais doutent de sa gravité, comme il en était du changement climatique. Pour pouvoir agir, les décideurs ont, et auront, besoin d’un support robuste, indépendant, objectif et scientifique d’analyse des risques.
C’est pour répondre à cette carence que des voix s’élèvent au sein de la communauté scientifique pour la création d’un organisme international qui serait, pour la pollution chimique, le pendant du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC1) pour le changement climatique ou de l’International Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services - IPBES2 pour la biodiversité. Récemment, une centaine de scientifiques ont lancé un appel pour mettre en garde contre les « perturbateurs endocriniens » et dénoncer les «marchands de doute» qui entretiennent la confusion sur leur action délétère3. Les signataires de l’appel réclament, eux aussi, la création d’un «GIEC de la pollution chimique».
L’Académie de l’Eau, association française de réflexion et de proposition pluridisciplinaire, intersectorielle et prospective, créée en 1933 à l’initiative du ministère en charge de l’Environnement et des six agences de l’eau, œuvre depuis plusieurs années sur les enjeux liés aux micropolluants dans les eaux, présents dans l’environnement à des niveaux de concentrations depuis la centaine de parties par million jusqu’à moins d’une partie par milliard. Ces travaux l’ont convaincue de la nécessité d’une organisation scientifique indépendante, internationale, pour une surveillance mondiale de la pollution chimique de l’environnement.
1 En anglais IPCC pour Intergovernmental Panel on Climate Change, https://www.ipcc.ch/home_languages_main_french.shtml
2 http://www.ipbes.net/
3 http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/11/29/halte-a-la-manipulation-de-la-science_5039860_3232.html
Ambition et organisation du projet - L’Académie de l’Eau souhaite contribuer au lancement d’une campagne internationale pour la création de ce «Groupe international d’étude de la pollution chimique de l’environnement» (GIEPE - Chimie) / « International Panel on the Chemical Pollution of the Environment » (IPCPE)4 , redédigné " Global Panel on the Chemical Pollution of the Environement" (GPCPE).
Les décideurs ont besoin d’informations objectives sur l’état des lieux et d’une vision prospective des niveaux de contamination et des risques, donc de disposer d’une instance d’expertise collective, indépendante, scientifique et internationale, fournissant un rapport périodique sur l’état de ce problème majeur et d’intérêt planétaire. Le noyau des scientifiques qui initieront ce rassemblement devra être soutenu par des instances supranationales hors de l’influence des lobbies. Ils pourront se consacrer à la publication périodique d’un rapport synthétisant la connaissance internationale sur l’état de la pollution chimique de l’environnement : eau, air, sols et biote (vivant) en terme de niveaux de contamination, de diversité géographique, de zones prioritaires, de calcul des flux rejetés, de liste des molécules prioritaires et d’état des lieux en terme de compétences (laboratoires d’analyses, programmes de recherche internationaux, nouvelles molécules, méthodes normalisées, politiques internationales, formation des jeunes, bilan des pollutions massives accidentelles ou volontaires, capacités d’assainissement ….).
Aux scientifiques de bâtir ce rapport. Aux décideurs et à l’opinion d’en tenir compte
4Cette initiative bénéficie d’un soutien de la Fondation d’entreprise Michelin.
CONTACT
Pour mener à bien ce chantier, l’Académie de l’Eau a mis en place un comité de préfiguration composé de :
- Brice LALONDE (président de l’Académie de l’Eau, ancien Ministre de l’Environnement, ancien sous-secrétaire général des Nations unies), en charge des relations avec les gouvernements et les institutions internationales,
- Professeur Yves LÉVI (vice-président de l’Académie de l’Eau), pour les contacts avec les scientifiques et leurs organisations internationales,
- Myrto TRIPATHI (Membre de l’Académie de l’Eau), pour la coordination et la gestion opérationnelles du projet et
- Lidia GABOR (chargée de mission).
Téléphone : 01 41 20 18 56
Mél : ipcpe@academie-eau.org