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L’empreinte eau, un nouvel outil pour comprendre les usages de l’eau ? Rapport d’étudiants Sciences Po. Paris avec Académie de l’Eau . Juillet 2018

Rapport final faisant suite à un travail de recherche et au colloque du 22 mai 2018 en collaboration entre cinq étudiants de Sciences Po Paris et l’Académie de l’Eau.

L’empreinte eau est donc un outil intellectuel porteur d’une vision intégrée des problématiques de l’eau, permettant de penser la ressource en fonction de sa provenance et rareté locale, et de ses mouvements à l’échelle planétaire, à travers les produits qu’elle a contribué à façonner. Elle peut ainsi servir d’appui dans des analyses géopolitiques et de vecteur d’information et de prise de conscience de la part des divers acteurs de la société, ou servir de base conceptuelle pour le développement d’autres indicateurs centrés sur l’eau. Toutefois, l’empreinte eau reste à populariser, d’autant que l’aspect synthétique de cette notion peut être propice aux confusions et amalgames.

En effet l’empreinte eau est une notion plurielle : empreinte externe ou interne ; empreintes sectorielles ; eaux verte, bleue ou grise ; prélèvements, consommations, rejets pollués d’eau. Si les entreprises affichent un certain scepticisme à son égard, et si les organisations internationales ne l’ont pas encore retenue comme un indicateur pertinent, c’est qu’elle présente des limites opérationnelles, et butte sur certaines problématiques concrètes qui se posent aux entreprises au quotidien dans leur diversité. Outil de recherche porteur, cette notion pourrait profiter d’être affinée en fonction de contextes plus précis, tels les secteurs d’activité.

Elle se distingue en tous cas de l’empreinte carbone, au cœur des débats environnementaux depuis plusieurs années, par sa dimension locale : une simple réplication de la logique de l’empreinte carbone risque d’être infructueuse. Toutefois, la réflexion sur l’empreinte eau semble portée par une même démarche de mesure de l’impact des activités humaines sur des ressources naturelles limitées ou des biens communs, tels l’équilibre climatique, à protéger. L’empreinte eau est l’un des indicateurs possibles pour appuyer cette démarche vis-à-vis de la ressource eau. Dans le contexte actuel, quel que soit l’outil finalement retenu, une dimension d’urgence à inclure de telles ressources dans la conception de biens et activités participe sans doute d’une évolution culturelle, dépassant le simple souci de communiquer.

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