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D’une volonté de maîtriser violemment la nature, à une attitude de respect et de compromis

L’évolution la plus notable dans ce domaine concerne sans doute la question des inondations. A partir de la seconde moitié du XIXe siècle, les sociétés industrielles se dotent de moyens techniques puissants pour la gestion des rivières. En permettant de maintenir constant les niveaux d’eau tout au long de l’année, les barrages mobiles font disparaître les étiages et améliorent la qualité estivale des eaux. Construits en amont, les barrages réservoirs écrêtent les crues. La construction de quais verticaux dans les villes et de digues longitudinales de grande ampleur en milieu rural corsètent les cours d’eau… On est bientôt certain d’avoir réduit à néant le risque de crue. Et pourtant, les inondations dévastatrices reviennent et des crues centennales font de nouveau d’énormes dégâts. Depuis une vingtaine d’années, la culture de la crue se modifie.

Au nom du principe de précaution, on envisage les divers scénarios de catastrophes et on prend les dispositions qui s’imposent pour prévenir et sécuriser. On ne cherche plus par exemple à évacuer le plus rapidement possible les eaux vers l’aval pour garder au sec le territoire en amont. On va au contraire rechercher des espaces naturels d’expansion qui vont être protégés à ce titre, et qu’on mobilisera le moment venu. On expertise les maisons construites dans les zones inondables pour faire une évaluation de leur fragilité à l’inondation et conseiller des mesures simples qui limiteront les effets des eaux. Et l’on interdit toute construction nouvelle dans les zones à risques majeurs.

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