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Conscientiser l’eau

Une première démarche devrait viser à la conscientisation de l’eau et des ressources locales en eau.

L’eau est un patrimoine local dont l’usage est culturellement défini et approprié à partir de la relation de l’homme à son environnement, environnement sans cesse modifié par ce qu’en interactions constantes avec l’installation et l’organisation humaine du territoire ; le produit et le processus de ces interactions construisent implicitement chez chacun d’entre nous des « représentations » de l’eau qui constituent des orientations pour l’action ; connaître et utiliser ces représentations sont un première étape pour construire une culture participative de la gestion de l’eau.

Le thème peut se décliner tout autour des interrogations suivantes :

– L’eau est un patrimoine local : où est l’eau, où va l’eau, quels usages en sont faits ? Les modes de vie actuels et les systèmes d’approvisionnement en eau n’ont-ils pas pour effet de nous couper de ces repères fondamentaux ? Quelles stratégies d’information pourraient être mises en place pour refonder cette connaissance ?

– La genèse des pratiques culturelles vis à vis de l’eau. Mais qu’est-ce que la culture ? elle naît de l’adaptation des hommes à leur environnement et se développe en fonction de filtres sociétaux ; elle crée ainsi, selon les « écorégions », une diversité des comportements. C’est par l’observation des ressorts institutionnels et informels des sociétés et de leur rapport global à l’environnement que l’on peut mettre en évidence les modalités culturelles de l’approche de l’eau et l’appartenance à des groupes sociaux historiquement diversifiés.

– Ainsi, l’eau ne peut jamais s’analyser seulement comme une ressource, elle est aussi un facteur d’identité individuelle et collective ; l’évocation de l’eau nous renvoie, chacun d’entre nous, à une double dimension de l’eau, une dimension spatiale, c’est l’eau que l’on connaît, l’eau appropriée, et une dimension temporelle, l’eau de son enfance et l‘eau d’aujourd’hui, la perception de sa dégradation sensible en l’espace d’une seule génération. En demandant : tu viens d’où ? quelles sont tes racines, ton territoire, ? et, à travers l’eau, quel est ton rapport à l’environnement ?, peut-on faire émerger la spécificité des connaissances et des pratiques vis à vis de l’eau ?

– Les changements rapides des sociétés, sociétés post industrielles et sociétés en développement, nous confrontent au sentiment de l’impermanence du monde ; ces changements, si apparents, mais si peu intégrées dans nos schémas de pensée, nous situent dans le transitoire et la précarité des certitudes. Mais comment s’orienter dans cette période de transition ? les anciennes pratiques sont-elles aujourd’hui justifiées ? Comment passer à des pratiques nouvelles sans briser le lien individuel et social ?

– L’acquisition de nouvelles connaissances, comme l’a démontré la réflexion psycho- pédagogique; ne peut se faire qu’à partir des connaissances « déjà là », elles doivent, pour être acceptées et intégrées, trouver des éléments d’ancrage ; des enquêtes systématiques et « cross-culturelles » permettent de déchiffrer les représentations mentales de l’eau du public , elles définissent des typologies d’attitudes qui devraient permettre d’asseoir concrètement les campagnes d’information ou de sensibilisation : comment et pourquoi se créent-elles ? quelles réponses constituent-elles à l’état de la ressource ?

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