Publication

L’eau et les humains

Depuis la nuit des temps, dès que les êtres humains vivent ensemble, la toute première chose qu’ils partagent au quotidien c’est l’eau… et le langage.

Comme le langage, l’eau irrigue le tissu social, le vivifie et le solidarise comme un lien ou un liant…hydraulique. L’eau module et modèle la nature et les activités humaines, tout comme le langage module et modèle sa pensée : ne parle-t-on pas, aussi, de bassins linguistiques et de bassins de civilisations ?

L’eau, élément mobile, fait partie d’un cycle naturel en perpétuel renouvellement qu’il est impossible de s’approprier, quelque soit la tentation qu’elle suscite.

Dans la mesure où l’être humain a un besoin vital de consommer chaque jour un peu d’eau pour survivre, dans la mesure où la plupart de ses activités économiques, sociales et culturelles utilisent celle-ci en quantité et qualité appropriées, les populations se sont toujours installées et développées là où elles pouvaient avoir accès à cette précieuse ressource, près d’une rivière ou d’un lac, de sources ou de puits ou encore au bord de la mer.

L’eau est tout aussi indispensable à la nature qu’aux êtres humains : sans elle, point  de vie possible pour la faune et la flore. C’est elle également qui sculpte les reliefs, qui façonne et habille les paysages des campagnes qui nous entourent. Enfin, c’est elle aussi qui peut provoquer des catastrophes « naturelles », sécheresse, inondations, glissements de terrains, avalanches, …

Ces ressources, éminemment liées au territoire qui les porte, se renouvellent régulièrement en vertu du cycle hydrologique et du rythme des saisons. Elles subissent néanmoins l’incidence des activités humaines, de leurs besoins et de leurs pollutions, ce qui pose des problèmes difficiles dans certaines zones peuplées.

Les populations s’étaient toujours installées et développées là où elles pouvaient avoir accès à cette précieuse ressource, près d’une rivière ou d’un lac ; de sources ou de puits ou encore au bord de la mer.

Depuis le milieu du XIXème siècle, et surtout au XXème siècle, des changements fondamentaux se sont produits, qui ont profondément modifié les conditions de vie et les perspectives d’avenir du genre humain, plus profondément qu’au cours des deux derniers millénaires : progrès scientifiques, industrialisation, croissance démographique, développement urbain, migrations de populations, …

Les conséquences de ces changements se font sentir dans tous les domaines, à tous les niveaux individuels et collectifs.

Ces changements se sont produits, somme toute, en l’espace d’une ou deux générations ; et les plus anciens gardent encore en mémoire, la pompe ou le puits de leur enfance, le lavoir, le vieil abreuvoir pour les chevaux, la mare où se posent parfois les oiseaux migrateurs.

La démarche de ce site vise aussi à montrer comment nos civilisations actuelles vivent sur des images, des représentations, qui se réfèrent à une monde dont on a peine à retrouver les traces.

Ce changement du monde que nous avons accompagné, sans toujours le comprendre, dont nous avons porté l’espérance – un monde moins dur pour l’homme- nous interroge vigoureusement :

Comment adapter nos comportements qui tiennent compte des données socioéconomiques actuelles tout en respectant la culture de chacun.

C’est dans cette perspective que l’Académie de l’Eau, parmi ses différentes activités, s’est donnée pour mission de mieux comprendre les liens entre l’homme et l’eau et l’impact de la culture sur les comportements des citoyens vis-à-vis de l’eau.

Auteurs: Bernadette de Vanssay, Jean-Louis Oliver, François Valiron

Autres articles